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L’accent russe | Le blog de Nadia Sikorsky

Il faut partir en vacances. Plus elles sont rares, plus on les apprécie, et plus elles nous permettent de prendre de la distance avec le quotidien, de se vider la tête et la reremplir. Mais même en partant à l’autre bout du monde on ne peut pas complètement échapper à la réalité qui nous rattrape. Il faut donc faire avec.
Je reviens des États-Unis. Pour la première fois en 15 ans d’existence de Nasha Gazeta je me suis permis de prendre deux semaines et demie consécutives. Je vous passerai la description des parcs naturels, dont la beauté est à couper le souffle. Je vous passerai également certains détails de la vie Américaine qui peuvent surprendre : j’ai appris, par exemple, que Dieu interdit aux mormons de boire du café mais pas de le vendre, les machines Nespresso se font rares à Utah. Je vous parlerai plutôt de l’image que nous avons dans le miroir américain.
Depuis les USA, l’Europe tout entière paraît bien petite. Que dire alors de la Suisse, qui, quand elle n’est pas confondue avec la Suède, ne provoque dans l’esprit d’un américain moyen que les stéréotypes bien connus : banques, montres, chocolat. Nos événements « locaux » ne font pas la une des journaux là-bas. Pas beaucoup de commentaires sur la conférence de Lugano consacrée à la restauration de l’Ukraine où l’insistance sur le problème de la corruption était presque gênante. Pas un mot – que je sache – sur une série de mini-drames de cet été avec la participation de nos conseillers fédéraux. Ni sur les états d’âmes des Suisses sur le principe de leur neutralité. Et certainement pas sur l’idée du gouvernement genevois d’augmenter les impôts des « riches » – n’importe quel politicien américain trouverait cette idée suicidaire car même les gauchistes évitent de couper les branches sur lesquelles ils sont assis.
Et que disent-ils de la guerre en Ukraine, ces américaines que les Européens accusent de plus en plus de l’avoir d’abord provoquée, puis de se dégager de la responsabilité et pour finir d’en tirer les bénéfices ?

On en parle tous les jours, mais beaucoup moins qu’au début du conflit, selon mes connaissances sur place – c’est la loi des média, d’autres nouvelles arrivent. Néanmoins, on ne peut pas dire que les gens sont indifférents – pour le moins, ils lient la guerre à la hausse du prix de l’essence qui fait beaucoup de mécontents. On voit les quelques drapeaux ukrainiens par ci par là, mais ils sont moins présents que les drapeaux multicolores de la communauté LGBT+, par exemple. Ce sont les Démocrates libéraux qui les mettent, m-a-t-on dit. « Lesquels ? » « Les deux. » Les Républicains quant à eux se servent de la guerre dans leurs campagnes électorales (la course au Sénat est en cours) pour dénoncer l’irresponsabilité du président démocrate qui donne des milliards à l’Ukraine et néglige les besoins de ses concitoyens. Un discours prévisible.
Un huissier au Metropolitan Opera c’est caché le visage derrière une masque sanitaire en couleurs bleu et jaune tandis que la saison de l’illustre théâtre se terminait en beauté - par « Romeo et Juliette » de Serguei Prokofiev. Elle n’est pas donc totalement « cancelled », cette robuste culture russe.
Mais c’est la visite au MoMA, un de mes musées préférés, qui a provoqué chez moi une réflexion que j’aimerai partager avec vous. Si vous commencez la visite depuis le haut, vous rentrez d’abord dans une petite salle de « Radical Abstractions » qui regroupe quatre œuvres des artistes qui ont travaillé à New York après la Deuxième guerre mondiale, la WW2. Le thème de la guerre se développe dans la salle suivante, où nous lisons cette citation de Pablo Picasso : « Je n’ai pas peint la guerre car je ne suis pas le genre d’artiste qui sort, comme un photographe, pour décrire quelque chose» . Il l’a dit en 1944, et le mois suivant il a entamé le travail sur son monumental « Le Charnier », une image horrifiante de la guerre et de l’Holocauste que nous connaissons tous : un empilement de corps au milieu d'une pièce où se trouve une table sur laquelle sont posés un pichet et une casserole. Parmi les corps, on distingue celui d'un homme, d'une femme et d'un enfant. Des flammes se dirigeant vers le coin gauche de la toile évoque une mort par le feu. Leurs corps son enchevêtrés et désarticulés. Les pieds de l'homme apparaissent à gauche tandis que sa tête gît les yeux ouverts à droite et ses poignets, attachés par un lien, sont tendus vers le ciel. La tête de la femme se trouve à gauche, avec un seul œil ouvert, et ses pieds à l'autre bout du tableau, tandis qu'une de ses blessures saigne encore. L'enfant, les deux yeux fermés, tente d'arrêter le saignement de sa mère avec sa main.
Comment ne pas faire de parallèle avec les images que nous voyons aujourd’hui, pas dans les musées mais dans les journaux ?! Aucun grand artiste dont la vie a été traversée par une guerre n’a pu rester indifférent à sa violence et à la destruction qu’elle génère. Je suis certaine que d’ici quelque temps les artistes contemporains nous présenterons, eux aussi, leurs visions des événements tragiques que nous vivons.

Mais entre-temps la direction du MoMa a créé une salle intitulée « En solidarité ». Le ton est donné par le poème de Serhiy Zhadan, lauréat du Prix Jan Michalski de littérature 2019 (la Maison d’édition Noir sur Blanc a publié en français ses livres « La Route du Donbass », 2013 et « Anarchy in the UKR », 2016 .) On voit rassemblés dans cette salle une quinzaine d’œuvres des grands artistes qui ont un point un commun : ils sont tous nés sur le territoire actuel de l’Ukraine. Puis, ils se sont dispersés dans le monde. Personne ne choisit le lieu de sa naissance, mais c’est ce fait qui est accentué dans les légendes accompagnant leurs œuvres : « Ilya Kabakov. Born Dnipro, 1933 », « Kazimir Malevich. Born Kyiv, 1878. Died Saint Petersburg, 1935 » (d’ailleurs, en 1935 Saint-Petersbourg s’appelait Leningrad), « Sonia Delaunay-Terk. Born Hradyzk, 1885. Died Paris, 1979 ». Pour être précis, la ville de Hradyzk se situait dans la région de Poltava qui faisait à l’époque partie de l’empire Russe. Etc.
J’avoue qu’en voyant Kabakov, Malevitch et Sonia Delaunay présentés comme les artistes ukrainiens j’ai été gênée. D'autant plus que, à quelques mètres de cette salle « spéciale » nous trouvons, dans une salle « ordinaire », un autre tableau de Malevitch, signé « Kazimir Malevich. Russian, born Ukraine, 1878-1935 ». C’est un détail que la plupart des visiteurs ne remarquerait même pas. Mais moi, je l'ai remarqué.
Je peux comprendre la démarche des experts de MoMA qui voulaient se montrer solidaires avec le peuple ukrainien. Mais les grands artistes concernés ont-ils vraiment besoin qu’on « précise » leurs biographies ? Et dois-je me consterner et crier « Au voleur ! » en voyant que Marc Chagall et Vassily Kandinsky sont présentés comme des artistes français ? Tout cela m’a tellement travaillé que 24 heures plus tard je suis retournée au MoMA pour revoir cette salle ukrainienne. Et voici la conclusion à laquelle je suis arrivée.
Chaque guerre se termine forcément par le repartage : des terres, des biens, y compris des biens culturels. Mais ce n’est pas aux commissaires d'exposition américains de le faire, surtout qu’il est un peu prématuré – la guerre en Ukraine, hélas, n’est pas finie. Personnellement, je trouve l’approche qu’ils ont choisie trop simpliste et superficielle, et en plus pas cohérente avec le reste de leur propre musée. Cette démarche à la hâte me gène d’autant plus que tous les artistes exposés dans ce magnifique musée ont depuis longtemps dépassé les frontières étatiques aussi bien de leur pays de naissance que de leur pays d’adoption ayant acquis le plus honorable des statuts, celui d’Artiste Universel. Qu’ils le préservent dans les siècles à venir. Quant aux légendes qui accompagnent leurs œuvres, peut-être, effectivement, il faut éviter les adjectifs indiquant l’appartenance nationale et présenter juste les dates et les lieux de la naissance et de décès.

Le temps remet tout à sa place. Le temps qui coule comme sur le tableau de Salvador Dalí. Et puis qui s’arrête. Pendant mes vacances le temps s’est arrêté pour moi quand j’ai reçu un message de Kiev m’annonçant la mort de Taras. C’était un collègue journaliste, coéditeur du magazine sur les montres de luxe, le seul en Ukraine. Je ne l’ai pas bien connu, mais chaque année on se retrouvait à Genève lors du Grand Prix d’Horlogerie ou autres événements de ce genre. Cette année il n’est pas venu car il a rejoint l’armée. Il est mort au combat.
C’est la première victime de la guerre que j’ai connue personnellement. Devant cette énorme tragédie singulière, une tragédie qui a un nom et un visage, toutes les réflexions abstraites paraissent si petites, si insignifiantes. Et les questions brûlent dans ma tête : pourquoi ne parle-t-on plus de la seule chose qui compte - comment arrêter le massacre ? Pourquoi la communauté internationale n’utilise-t-elle pas son poids collectif pour obliger les leaders des pays belligérants à se mettre enfin à la table de négociations ? Le monde a-t-il perdu le sens commun ? Il faut bien le retrouver avant qu’il ne soit pas trop tard. Pour nous tous. Pour Taras il l’est déjà.




C’est l’été, on peut se permettre de lire quelque chose pour le plaisir, sans aucune obligation, non ? Voici une suggestion.
J’ai découvert cet auteur en 2018, quand son livre « Une vie d’emprunt » a été présenté au Salon du livre de Genève. Boris Fishman est, comme moi, un ex-soviétique, mais également un juif athée. Il est né à Minsk et a émigré aux États-Unis en 1988 – il avait 9 ans à l’époque, je doute donc qu’on ai demandé son avis. Il habite aujourd’hui New York et enseigne l’écriture créative à l’université de Princeton – sa maman doit être très fière de lui. Malgré cette réussite, les souvenirs du périple familial sont vifs pour lui, et vif est son intérêt pour ses origines.
En 2018 le roman « Le Festin sauvage » qui vient de paraitre en français aux Éditions Noir sur Blanc, était encore en préparation chez HarperCollins, aux USA. On constate que son titre original, « Savage Feast : Three Generations, Two Continents, and a Dinner Table », a été abrégé en français. Mais les trois générations sont bien présentes dans le texte, ainsi que les deux continents et une table à manger.
Ayant lu les deux livres, je trouve que le nouveau est en quelque sorte une continuation du précédent – à la différence que l’histoire de cette famille juive qui fuit l’URSS et, après un passage par Vienne et Rome, s’installe à Brooklyn, est raconté en grande partie à travers des recettes de cuisine. Ce roman est un éloge à la cuisine russe en exil et une étude analytique des rapports particuliers que mes compatriotes ont avec la nourriture. En lisant le roman, les fou-rires se mélangent avec les larmes, ce qui donne ce gout aigre-doux caractéristique de la littérature russe en général et plus particulièrement la littérature juive russe.
Le thème de la faim traverse les 300 et quelques pages du roman. Écrit en anglais (d’ailleurs, aucun livre de Boris Fishman n’est traduit en russe à ce jour), il s’adresse principalement aux lecteurs non-Russes, ce qui nécessite l’explication d’un nombre de faits historiques et de phénomènes sociétaux qui sont évident pour nous. La famine après la Révolution de 1917 et pendant la Deuxième guerre mondiale ; les tickets de rationnement pour lesquels certains étaient prêts à tuer ; les magasins vides et les queues interminables ; l’usage de « délicatesses » inatteignables comme des pots-de-vin et la monnaie la plus fiable… Tout ce système artificiel de survie établi en Union soviétique qu’on aimerait tant oublier et dont on utilise toujours les méthodes pour contourner les imprévus. Les expériences réelles de manque de nourriture de ses ancêtres prennent chez le personnage principal une forme de faim métaphorique pour l’indépendance de ce jeune adulte en pleine crise identitaire. Mais l’indépendance dans une famille juive, ce n’est pas pour tout de suite, vous le découvrirez en lisant le livre.

« Nous venons du peuple qui mange », écrit cet américain de la première génération, en s’incluant dans cette formation de gens, qui, ayant connu la faim à un moment de leur vie, restent pour toujours affamés. La nourriture devient un culte et une preuve ultime de l’amour, déclaré souvent trois fois par jour. Ou plus.
L’amour est aussi abondant dans le roman que la bouffe. Ils sont indissociables. Chaque page nous le confirme. La déclaration d’amour à travers la nourriture prend quelquefois des formes énervantes : qui parmi nous, dans son enfance, n’était pas frustré par les tentatives incessantes de nos mères et grand-mères pour nous faire avaler encore un morceau. Et puis encore un. Et puis le dernier… « Comment, tu ne veux plus ? Tu n’as pas aimé ? Veux-tu autre chose ? » Ce n’est qu’en devenant adultes que nous comprenons d’où vient cette gourmandise. Nous acceptons notre défaite, nous mangeons et donnons à manger à notre tour. Parfois, de force.
Globalement, les émigrés soviétiques aux États-Unis méprisent l’alimentation locale. La curiosité initiale satisfaite, ils retournent à leur nourriture traditionnelle dont les recettes passent d’une génération à l’autre. Pour le héros du roman, cette nourriture familiale symbolise l’emprise de la famille sur sa vie plus généralement – il lui est impossible de refuser une assiette de bortsch tout comme il lui est impossible de ne pas demander l’approbation de la famille de chacune de ses actions…
Les tables couvertes de mets délicieux (si vous y êtes habitués) nous retiennent avec la même force que les livres de Ilf et Petrov, Boulgakov et Nabokov, qui figurent dans le roman à côté des blinis et des syrnikis. Pour rompre avec cette dépendance, Boris part en quête de son identité. Cette quête l’emmène dans une ferme typiquement américaine, dans la cuisine d’un restaurant russe local et même dans une réserve indienne. Il fait également un voyage en Ukraine, où, en 2013, les livres en russe et en ukrainien se mélangent aussi naturellement que des langues et les recettes. La boucle est bouclée, pour ainsi dire, dans la cuisine de son grand-père à Brooklyn, où Oksana, l’aide-soignante ukrainienne, lui apprend à faire le bortsch – ce « traitement » se révèle plus efficace que la psychothérapie.
Ce livre touchant contient une trentaine de recettes l’une plus excitante que l’autre, prévues pour les situations les plus inattendues – un vrai régal pour les amateurs. A consommer sans modération, mais attention aux airettes des harengs !
Boris Fishman: Le Festin sauvage. Éditions Noir sur Blanc, 2022. 288 pages • 24 Euros • 28 CHF

Depuis mercredi dernier le public suisse est invité à visionner le film du cinéaste canadien Daniel Roher consacré au plus célèbre opposant russe vivant et décrit comme « un documentaire biographique avec des éléments de thriller ». Le mot « thriller » me gêne car il sous-entend des éléments de fiction, tandis que la force de ce genre de film est dans sa véracité.
Le film couvre une période entre août 2020, quand Alexeï Navalny est sorti du coma après avoir être empoisonné par Novitchok dans l’avion Tomsk-Moscou, jusqu’à son retour à Moscou le 17 janvier 2021, quand il a été immédiatement arrêté. Il montre également l’investigation des auteurs de l’empoisonnement mené avec succès par Navalny et son équipe.
La première du film a eu lieu le 25 janvier 2022 au Sundance Film Festival aux États-Unis où il a reçu le prix du public. (La veille, Navalny est inscrit sur la liste des personnes terroristes par l'organisme fédéral russe de contrôle des transactions financières.) Par la suite, quelques cadres ont dû être rajoutés – pour annoncer le nouveau verdict tombé le 22 mars 2022 : 9 ans d’internement en régime strict pour détournement de fonds et non-respect de la justice. Dans le contexte de la guerre cette nouvelle n’a pas reçu l’attention qu’elle méritait.
J’imagine que, sorti sur les écrans, ce film attirera d’avantage le public non-russophone, ce dernier étant plus au courant de l’histoire. Mais même pour nous, il est intéressant de voir les divers épisodes, pour ainsi dire, rassemblés dans un film concis de 98 minutes. Surtout que l’opinion des Russes est aussi divisée sur le sujet de Navalny que sur tant d’autres. J’ai pu le constater lors de la première publication le concernant dans Nasha Gazeta – en février 2021, quand plusieurs manifestations de ses supporters ont eu lieu en Suisse, je vous en ai parlé à ce moment-là, dans le texte « Les limites de la neutralité ». Les commentaires de mes lecteurs allaient de « bravo » et « héro » jusqu’au « clown ».
Le film de Daniel Roher a le mérite de nous montrer un homme vif, avec ses qualités et ses défauts, et pas un personnage « photoshopé » et stérile. D’où la dualité de sa perception : comme une fusion d’un décembriste et Don Quichotte pour les uns ou comme un type vaniteux et ambitieux avec des prétentions irréalistes, incapable d’évaluer la situation, pour les autres. Ces dernières utilisent l’arrestation de Navalny comme argument en leur faveur, disant qu’il a sous-estimé l’ampleur possible de la reposte du pouvoir, déterminé de l’enlever de la scène politique.
Je présume que le nouveau film ne changera pas radicalement ces opinions. Quelqu’un affichera un sourire ironique en l’entendant dire, en janvier 2021, qu’il reviendra à Moscou avec « le vol de la victoire » - on connait la suite des événements. D’autres, comme moi, seront heurtés par la légèreté de sa réponse à la question sur sa coalition avec les nationalistes en 2011 – « ils sont aussi des citoyens Russes et ils sont nombreux », explique-t-il. Il y aura ceux, enfin, qui seront énervés par ces folâtreries et ces messages sur tik-tok en absence d’un programme politique clair. Effectivement, il y une dissonance entre le ton souvent léger et la gravité de la question de base. Cette question de base est formulée par Daniel Roher lui-même, qui décrit ce film comme « l’histoire d’un homme et sa lutte contre le régime autoritaire ».
On peut spéculer à l’infini sur les raisons qui ont poussées Alexeï Navalny de rentrer à Moscou. Pensait-il vraiment avoir une chance de rester en liberté ? Pensait-il vraiment que les masses populaires allaient le suivre ? Et si oui, le suivre où – à l’assaut du palais poutinien dont il a tourné un film vu, selon Navalny, par plus de 100 millions de personnes ? Est-il un naïf ou un fataliste, un sans foi ni loi ? Ou une personne d’un courage extrême, déterminé à aller jusqu’au bout dans sa lutte acharnée contre la corruption et l’abus du pouvoir en Russie ? Au tout début du film Navalny dit, en faisant référence au réalisateur : « Il fait un film qu’il va relâcher une fois que je me serai fait descendre ». Le film est sorti, son héro vit. Heureusement.
Quoi qu’on pense d’Alexeï Navalny, il est difficile de pas admirer son courage, car pendant que les spectateurs vont scruter son visage sur les écrans en mâchant leur popcorn, lui est au bagne. Il est difficile de ne pas admirer également le courage de ses proches unis pas ce slogan des mousquetaires « un pour tous, tous pour un ».
Le film a été tourné avant la guerre en Ukraine mais sa perception est forcément influencée par cette guerre. Dans ce contexte je retiens cette phrase comme la plus importante prononcée par Alexeï Navalny : « Le mal n’a besoin que d’une chose pour gagner – l’inaction des bonnes gens ».
PS. Il parait que le film « Navalny » sera discuté sur RTS à 19.30 aujourd’hui. Regardons-le ensemble.
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