суббота, 27 апреля 2024 года   

Konstantin Mitenev : en attendant d'expulsion

21.02.2024
Konstantin Mitenev dans sa chambre dans l'EVAM Photo © Nashagazeta

Comment un célèbre artiste de Saint-Pétersbourg, dont les œuvres ont été exposées dans de nombreux pays, s'est-il retrouvé dans un centre d’accueil de migrants en Suisse ; et peut-on compter sur l'humanité des autorités suisses ?

C'est d'abord le professeur Jean-Philippe Jaccard qui m'a parlé de lui. Puis l'artiste Babi Badalov. J'ai ensuite lu un article dans Le Temps, puis ai contacté l’intéressé et me suis rendu à l’Établissement vaudois d’accueil des migrants, à Ecublens, près de Lausanne. L'artiste, réalisateur, acteur et auteur russe Konstantin Vitalievitch Mitenev, soixante-sept ans, que tout le monde appelle simplement Kostia, y vit depuis le 17 octobre 2022.

Le bâtiment tout en panneaux blancs s'intègre parfaitement dans la zone industrielle : entouré de grands supermarchés et d'entreprises – principalement automobiles –, il ne trahit en rien sa fonction. Un foyer comme les autres. Ce n'est qu'en s’approchant de l'entrée que l'on peut lire sur un panneau rose : EVAM - Établissement vaudois d'accueil des migrants. À gauche de l'entrée se trouve l'agent de sécurité, à qui il faut présenter sa carte d'identité. « Konstantin est calme, il n'y a pas de problème avec lui. Si tout le monde était comme ça, on n'aurait pas besoin de moi », dit-il amicalement en me rendant mon document.

Konstantin me mène dans sa chambre où il vit seul (« je suis chanceux ! ») et partage la salle de bain avec un couple de réfugiés d'Odessa. Il a divisé sa pièce (24-25 mètres à vue d'œil) en plusieurs parties : « atelier, galerie, chambre, cuisine et salle à manger », comme il décrit ses possessions temporaires fort d’un bon sourire. « Tout est très bien organisé. Il y a un magasin Aldi à une minute de marche, où l'on peut acheter tout ce dont on a besoin. L'allocation que je reçois me suffit car je ne la dépense que pour la nourriture. Les transports sont gratuits – mais seulement pour Lausanne, pas pour Genève. Les soins médicaux sont également gratuits. Les difficultés ne se posent que pour l'achat de matériel d'art : les magasins spécialisés sont éloignés, mais en principe on peut s'y rendre. Une fois par semaine, s’ouvre un local où l'on peut se procurer gratuitement des vêtements d'occasion. Les chaussures me posent un problème, car toutes ne sont pas adaptées à ma prothèse. Parfois, je vais à Morges. Ma carte d'étudiant (je suis un cours de français) me donne droit à une réduction pour les musées. Alors ça va ».

Nous décidons de commencer par prendre un café, puis de discuter sérieusement ; ainsi nous installons-nous dans la cuisine/salle à manger. En attendant que gronde la cafetière « art déco », je me permets de faire une petite présentation de mon hôte.

Konstantin Mitenev est né dans ce qui était alors Leningrad, a obtenu son diplôme à l'Institut polytechnique en 1979, a rejoint un groupe de poètes underground, puis d'artistes underground, et a participé au mouvement du cinéma parallèle. En 1988, il étudie à l'école de cinéma Lenfilm sous la direction du célèbre réalisateur Alexander Sokurov et joue dans un épisode de son film Sauve et Préserve. Il commence à réaliser son propre film, Tight lips, interrompu par la direction du studio pour des raisons idéologiques et esthétiques. Parmi les événements marquants organisés par Konstantin Mitenev, on peut citer la manifestation en plein air « New Sky and the Moon On It » sur la place Saint-Isaac, en 1991, année où Leningrad redevient Saint-Pétersbourg, puis, en 1998, le « Bûcher des vanités » à l'occasion du 500e anniversaire de l'exécution de Savonarole. Au début des années 2000, il commence à enseigner dans diverses institutions artistiques de Saint-Pétersbourg. En 2003, il donne une série de conférences intitulées « Media Art Movement » à la Free University-2, dans le centre d'art Pushkinskaya-10, et un an plus tard, à l'Université d'État de Saint-Pétersbourg, dans le cadre du programme des arts et des sciences humaines. En 2007, il ouvre son studio « Gold TV » et se met au street-art. À l’art urbain. En 2020, Konstantin Mitenev participe à l'exposition « L'histoire de l'art multimédia en Russie, 1980-2000 » au Centre d'art contemporain Sergueï Kuriokhine de Saint-Pétersbourg et à la Fondation culturelle Ekaterina de Moscou.

Il faudrait du temps pour énumérer tout ce que Konstantin Mitenev a fait dans sa vie, et plus la liste s'allonge, plus la question se pose : comment une personne aussi talentueuse et appréciée a-t-elle pu se retrouver dans un centre pour migrants ? Entre-temps, le café est bu et nous pouvons commencer à parler.

Konstantin, lorsque nous avons organisé notre rencontre avec vous il y a une semaine, nous n'aurions certainement pas pu imaginer qu'elle aurait lieu le lendemain de la mort d'Alexeï Navalny. Qu'est-ce que cette mort signifie pour vous ?

Elle signifie que l'on a appuyé sur un bouton. Je pense que la répression en Russie ne fera que s'intensifier. J'appelle tous mes amis qui sont restés là-bas à quitter le pays sans délai, car un grave danger pèse sur eux, objectivé par le fait de la mort d'Alexeï Navalny. Il est clair que l'ogre, qui s'est jusqu'à présent masqué de quelques grimaces et « dialogues » – dont sa dernière interview d'un cynisme écœurant donnée à ce ridicule journaliste américain –, ne s'arrêtera pas là. Les autorités russes ont qualifié le décès d'Alexeï de « syndrome de mort subite »: c'est donc un meurtre, car il n'existe aucune maladie répondant à ce « diagnostic ».

Connaissiez-vous Alexeï Navalny ?

Personnellement, non. Mais en consultant mes archives, je me suis souvenu de la façon dont j'ai appris son existence. En 2011, alors qu'il venait d'apparaître, le magazine de Saint-Pétersbourg Sobaka.ru est sorti avec la photo de Navalny en couverture, doublé d’un article le concernant, ainsi qu’un interview de moi : le numéro était consacré aux Russes de l'étranger et j’y parlais de mon projet d'art urbain à Lisbonne. C'est là que nos chemins se sont croisés. Vous conviendrez que la question « Est-il temps de partir ? » posée en couverture de ce numéro n'a fait que gagner en pertinence au fil du temps, et que la réponse est devenue toujours plus évidente. Depuis, j’ai suivi les actions de Navalny.

Konstantin, les orientations de votre travail ont changé à plusieurs reprises, mais je crains qu'elles soient incompréhensibles pour la plupart des lecteurs. Pourriez-vous expliquer, par exemple, votre passage du nécroréalisme au métasymbolisme, et ce que ces deux termes signifient ?

C'est une bonne question, parce que c'est aussi une question pour moi-même. Le fait est que je suis un « Nouvel Artiste ». Le groupe « Les Nouveaux Artistes » est apparu à Saint-Pétersbourg dans les années 1980. Son leader était Timur Novikov, et ses associés Oleg Kotelnikov et Ivan Sotnikov. Parallèlement, le mouvement nécro-réaliste, représenté par Evgeny Yufit, est apparu. Le nécro-réalisme est, lui, un calque inversé du réalisme socialiste, signifiant littéralement « photographie des morts » ; le nom a été suggéré par Oleg Kotelnikov. Aujourd'hui, je le vois comme un mouvement punk de type créatif ; une nouvelle vague en Russie. Malgré la légèreté de son atmosphère, ses participants pensaient toujours à la notion d'« homme nouveau » qu'ils s'efforçaient de réaliser. J'ai rejoint ce mouvement en 1986 en menant des actions au centre culturel « Krasny Oktyabr » (L’Octobre Rouge), tout en me lançant dans la réalisation cinématographique et en m'immergeant dans le contexte underground. La notion d’« homme nouveau » m'a poussé à devenir un « nouvel artiste ». Je suis resté dans cet état jusqu'en 1991, lorsque Leningrad a été rebaptisée Saint-Pétersbourg : c'est alors que j'ai senti que tout changeait – y compris l'art et moi-même. C'est sur cette base que je suis passé aux nouveaux médias.

Vous avez toujours appartenu, si je puis dire, à la culture alternative qui, dans les années 1980, si elle n'attirait pas les membres vieillissants du Politburo, était "tolérée" par eux. Avez-vous croisé Vladimir Poutine lorsqu'il était en poste à Leningrad, votre ville natale commune ; et qu'est-ce qui a changé pour vous depuis qu'il est arrivé au pouvoir à Moscou ?

Je soupçonne l’avoir vu une fois de très près. Cela se passait sur la place Saint-Isaak de Saint-Pétersbourg, dans la nuit du 6 novembre 1991. Nous préparions alors une grande action à l‘occasion du « re-baptème » de la ville. Au palais Mariinsky, contre lequel nous avions installé un écran géant pour projeter notre film, se tenait une importante réunion : le maire Anatoly Sobchak recevait le président de l'Afrique du Sud, Peter Botha, connu sous le surnom de The Big Crocodile. Au moment où nous tendions nos toiles, un homme est sorti du palais et, m’identifiant en tant qu’organisateur, s'est approché et m’a demandé : « Que faites-vous ici ? » Je lui ai répondu que la naissance d'un nouveau cinéma russe était imminente. Sur quoi il m’a dit : « Très bien. Veillez à ce qu'il n'y ait pas de bagarre. » Et il est parti. Je me souviens de ses yeux de poisson décolorés, de sa silhouette maigre. Dix ans plus tard, j'allume la télé et vois le nouveau président. Alors je me dis : « Je l'ai déjà vu quelque part... ».

Vous considérez-vous comme une personnalité politique ?

Maintenant oui, dès lors qu’en 2015 j'ai organisé à Venise l'action « Séparation de l'art et de l'État » qui visait le ministre de la Culture russe de l’époque Vladimir Medinski. Dans le temps je ne me préoccupais que des questions esthétiques, mais après le début de la guerre j’ai pris une position claire de sa catégorique rejet.

D'après mes observations, la Suisse n'est pas la première destination pour des artistes russes, qui sont davantage attirés par l'Amérique, Berlin, Paris... Vous, en revanche, déjà à la fin des années 1990, lorsque vous avez organisé « A Great Clone Party », le premier flux sonore sur Internet entre Saint-Pétersbourg et neuf villes du monde, vous y avez inclus deux villes suisses : Genève et Lausanne. Pourquoi donc ?

Là, ce n'est pas tout à fait mon choix. À l'époque, toutes les villes étaient virtuelles. L'internet n'en était qu'à ses débuts, tant sur le plan technique qu'idéologique. Nous prônions un internet libre et gratuit comme nouvel espace artistique. C'est alors qu'est apparue une immense plateforme virtuelle où les gens communiquaient, présentaient leur travail, organisaient des expositions, des symposiums... Cela m'a donné l'occasion de dire qu'après les « nouveaux médias », il y avait les « prochains médias », « next media ». Les nouveaux médias étaient des œuvres d'art créées par le langage de l'ordinateur, mais on ne pouvait les voir que sur Internet. Ce que j'ai proposé, c'était d'utiliser internet pour transporter nos œuvres d'art hors ligne n'importe où dans l'espace. Lorsqu'il est devenu possible de transmettre du son sur l'internet, j'ai discuté de l'idée avec Geert Lovink, le fondateur et directeur de l'Institute of Network Cultures, basé à Amsterdam, qui travaillait à l'époque sur les radios pirates. Il m'a mis en contact avec des gens à Paris, qui eux-mêmes ont impliqué d'autres villes francophones dans le projet...

En 2019, vous avez participé à Art Basel Miami Beach la « filiale » d'Art Basel – une autre « connexion suisse »...

C'était grâce à la galerie ArtBox.Projects basée à Zurich ; une galerie dotée de sérieuses ambitions internationales, qui organise des expositions collectives dans des lieux artistiques puissants. Malheureusement, je n'ai jamais exposé à Bâle même, ce qui reste un rêve.

À ses débuts, la pandémie de coronavirus n'a pas été prise très au sérieux en Russie. Permettez-moi d'aborder un sujet littéralement douloureux pour vous : le virus a fait de vous un invalide. Accepteriez-vous d'en parler ?

Oui, d'autant plus que c'est l'une des raisons de ma présence ici, en Suisse. Le 1er juin 2021, étant dans mon atelier de Saint-Pétersbourg, je me suis senti mal et ai appelé une ambulance. Le médecin a suggéré que c’était le covid ; toutefois, j'ai refusé d'aller à l'hôpital, pensant que j'étais seul, isolé, et que cela passerait. Deux jours plus tard, j'ai commencé à ressentir une douleur insupportable dans une jambe ; une douleur qui ressemblait à un spasme mais qui ne passait pas. J'ai de nouveau appelé l'ambulance. Là, sur le champ, ils ont diagnostiqué le covid et m'ont expédié dans une clinique qui, dans les faits, ressemblait plus à un "entrepôt" pour patients atteints du coronavirus : le traitement y était minimal, des cafards couraient partout et trois personnes sont mortes dans ma chambre. La procédure était la suivante : on effectuait un test de dépistage, on donnait quelques pilules, on attendait un résultat négatif puis on faisait sortir le patient. Il s'est avéré que, parallèlement au covid, j'avais été victime d’une thrombose qui me causaient des douleurs à faire hurler. J'ai été opéré, mais de façon incomplète : la douleur a disparu, mais mon pied a commencé à gonfler. Je suis sorti de l'hôpital alors que la gangrène s'était déjà déclarée. Le certificat de sortie indiquait que j'étais en parfaite santé. Immédiatement après, on m'a ôté une partie du pied dans une clinique spécialisée. J'y suis resté un mois, après quoi j'ai dû faire mes propres pansements. C'est dans cet état que j'ai inauguré l'année 2022.

Le début de l'année 2022 a été doublement tragique pour vous : le 20 février, votre mère est morte du covid et, le 24, la guerre en Ukraine a commencé. Je pense que pour une personne ayant une vision du monde aussi peu conventionnelle que la vôtre, ces deux événements se sont en quelque sorte rejoints....

Oui, ce fut un moment d'épiphanie stupéfiante. Quand j'ai réussi à voir ma mère, elle ne m'a pas reconnu ; une semaine plus tard, elle disparaissait. J'ai alors réalisé que j'étais seul dans l'univers et que je devais soit boire du thé, soit me pendre – c'était là mon état d'esprit. Rassemblant mes dernières forces, j’ai pris conscience du fait que j’avais encore une chance de m’en tirer en m'accrochant à l'invitation de la galerie zurichoise dont je vous ai parlé et qui me proposait d’exposer à Venise. J'ai également su que, dans la situation dans laquelle je me trouvais, il était nécessaire non seulement d'y envoyer mes œuvres, mais de m’y rendre. J'ai donc obtenu un visa pour la Finlande, toutefois, au moment de quitter la Russie, sa frontière était déjà fermée. Je suis donc passé par Istanbul et suis arrivé à Venise le 12 mai 2022. Ma jambe était très douloureuse, je portais des bandages et attendais que ça passe. Le 14 mai, à l’occasion de l'inauguration de l'exposition qui se tenait dans une galerie située de l'autre côté du pont de l'Arsenal – le lieu principal de la Biennale de Venise –, j’ai pris la parole. J'étais debout avec ma peinture et je répétais : « Faites de l'art, pas la guerre » ; tout le monde m’a pris en photo.

Que s'est-il passé ensuite ?

J'ai réalisé que la situation était telle qu'à mon retour à Saint-Pétersbourg je ne reverrais pas mes amis européens de sitôt. J'ai donc décidé d'aller voir Jean-Philippe Jaccard, un très vieil ami qui vit à Genève. Nous nous connaissions depuis quarante ans et il s'avérait que je n’avais personne d'autre à qui parler ; que c'était le seul en qui je pouvais avoir confiance. Il y avait déjà un schisme complet à Saint-Pétersbourg ; à ma grande surprise, j’ai vu certains de mes amis se ranger du côté des autorités. Pourquoi, je l’ignore. Je ne peux ni le comprendre ni l'expliquer, par ce fait que nous avions passé toute notre vie à faire de l'art, qui se créait "malgré" et non "grâce à".

Jean-Philippe m'a mis en contact avec les organisateurs d'une exposition anti-guerre à Genève. Je leur ai donné mon matériel. Toutefois, la veille de l'exposition, j'ai commencé à avoir si mal à ma jambe que je ne pouvais plus bouger. J'ai dû subir une nouvelle opération, que je n'ai pas pu payer puisque mon assurance avait expiré trois jours auparavant – fait que j'ignorais. Le médecin qui m'a opéré s’est montré très humain ; il m'a expliqué que j'avais la gangrène dès ma sortie de la clinique de Saint-Pétersbourg où l'on ne m'avait rien dit, et que je devais subir une nouvelle opération. Après cela, j'ai décidé de demander l'asile en sorte de sauver ma peau. Je me suis donc rendu au Centre fédéral de migration de Boudry. On a commencé par me placer dans une chambre pour quinze personnes, où j'ai vécu en faisant des dessins dans un carnet. Un dessin par jour.

Ensuite, le service des migrations a refusé de vous accorder l'asile. Une fois. Deux fois. Pour quelles raisons ? Que vous a-t-on dit ?

Le premier refus était motivé par le fait que j'avais un visa finlandais ; on voulait donc m'expédier en Finlande. Mais alors que j'étais à l'hôpital, la date limite pour que les Finlandais m'acceptent est arrivée à échéance. Entendant les déclarations quotidiennes des Finlandais selon lesquelles ils expulseraient tout Russe se trouvant sur leur territoire, j'ai catégoriquement refusé cette option, expliquant la situation aux Suisses. Ils m'ont dit qu'une telle chose ne pouvait arriver. J'ai fait appel, et quatre jours plus tard (!) j'ai reçu un deuxième refus du style : « Nous allons devoir vous expulser ». Sans indication de lieu de destination. Depuis lors, je vis ici, je reçois tout ce dont j'ai besoin et j'attends mon expulsion. Ils ne peuvent pas me donner un atelier, mais ils ont promis de me donner un ordinateur. Comme vous le comprenez, il est très important pour moi d'avoir un suivi médical constant et bienveillant : ici je sens que je ne suis pas seul, je peux faire confiance à la médecine locale.

Pensez-vous que le service de migration comprend ce qui vous attend en Russie ?

C'est la question que m'a posée une dame lors de ma dernière visite à Boudry. Je lui ai expliqué qu'après toutes mes déclarations anti-guerre et anti-Poutine, ils allaient me flanquer en prison et me déclarer « agent de l’étranger » sous prétexte que je reviens de l'étranger. C’est d’une logique sans faille !

Dans une interview accordée au quotidien Le Temps, vous avez déclaré que les artistes étaient impuissants en Russie et que donc vous ne pouviez être utile qu'à l'étranger. En quoi voyez-vous cette utilité ?

Mon utilité réside dans ma position politique et civile active, que j'exprime à travers mon art, sans craindre quoi que ce soit. Si je parviens à obtenir le statut de réfugié en Suisse, j'ai l'intention de travailler activement, de participer à la vie culturelle locale et je rêve de voir un jour mes œuvres exposées à Plateforme 10 – à Lausanne.

***

P.S. Plusieurs organisations plaident aujourd’hui en faveur de Konstantin Mitenev. Il faut espérer que le Tribunal administratif fédéral les écoutera et réexaminera son dossier pour lui accorder le statut de réfugié politique.

 

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A PROPOS DE CE BLOG

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou, où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’Ètat de Moscou. Après 13 ans au sein de l’Unesco à Paris puis à Genève, et exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale, fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, quotidien russophone en ligne.

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