Iouri Tchirkov nous livre son expérience, celle d’un adolescent de quinze ans, condamné sur dénonciation pour activité contre-révolutionnaire, et envoyé aux Solovki en 1935. L’homme qu’il est devenu, au seuil de la mort – il n’aura pas le temps d’achever son entreprise, sa femme s’en acquittera -, se remémore les premières années de sa vie plongée dans l’enfer des camps de concentration. Ce travail de mémoire se veut une reconstitution factuelle minutieuse, guidée par une exigence de précision et d’exactitude. Il écarte d’emblée toute manifestation émotionnelle, toute tentative d’introspection et de questionnement, pour se concentrer sur la seule transcription du réel.
Ce récit très dense ne se veut rien d’autre qu’une chronique fidèle d’une vie vécue. Comment un enfant parvient-il à survivre et à se construire dans un monde où ni homme ni Dieu ne semble pouvoir exister. Telle est la question non formulée de ce témoignage qui rejoint le récit initiatique. En recomposant les faits et gestes de cette expérience tragique, l’auteur donne à voir son cheminement intérieur qui le rend homme envers et contre tout. La soif de découvrir et de comprendre, l’amour de la littérature, le souci des autres le préservent d’une mort à laquelle il n’aurait pas dû échapper. Ni rage, ni révolte, ni désespoir, mais un regard nu, imperturbable, sur ce qui a eu lieu, l’impassibilité du scientifique et la clairvoyance de l’humaniste. «C’était ainsi…»
Le récit autobiographique de Iouri Tchirkov est un témoignage essentiel sur les îles Solovki, foyer de l’orthodoxie russe depuis le XVème siècle, puis symbole du système concentrationnaire, préfigurant l’«archipel» du Goulag.
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