
Geneviève Piron
Léon Chestov, philosophe du déracinement
Dictionnaire de la philosophie russe
sous la direction de Françoise Lesourd
le jeudi 10 juin 2010 au Rameau d’Or,
17 bd Georges-Favon, 1205 Genève (022 310 26 33) à partir de 16 h 00.
Avec la participation de Geneviève Piron, Françoise Lesourd, Georges Nivat, Vladimir Dimitrijević.
Vous êtes cordialement invités à rencontrer les auteurs et les éditeurs, et partager avec eux le verre de l’amitié.
16 h 30
Vladimir Dimitrijević & Georges Nivat
Mot d’introduction
17 h 00-17 h 30
Geneviève Piron
Présentation de
Léon Chestov, philosophe du déracinement
18 h 00-18 h 30
Françoise Lesourd
Présentation du
Dictionnaire de la philosophie russeGeneviève Piron
Léon Chestov, philosophe du déracinement
Léon Chestov (1866-1938) est une grande figure de la pensée existentielle. Derrière les présupposés rationnels, il dénonce une position métaphysique fondée sur la résignation. Pour lui, la véritable philosophie est révolte : elle naît de la conscience tragique. Opposant le malheur du « penseur privé » Job aux idées générales de Hegel, Chestov explore les pensées les plus incandescentes, les plus paradoxales, dissimulées derrière les systèmes des philosophes dans l’histoire. Ses « pérégrinations à travers les âmes » le conduisent à faire éclater la syn-thèse entre pensée grecque et judéo-chrétienne en retrouvant un pouvoir caché dans les paroles bibliques. Au-delà des « évidences », il désigne une « seconde dimension de la pensée », liée à une liberté absolue, fondée en Dieu, pour qui « rien n’est impossible ».
L’ouvrage de Geneviève Piron explore la genèse de cette pensée tragique, ancrée dans le XXe siècle et plus que jamais actuelle. Pour la première fois, on y voit réconciliées les deux « périodes » de l’oeuvre du philosophe russe : son rattachement à « l’Âge d’argent » dans la Russie du début du XXe siècle, et sa période de maturité, dans la France de l’entre-deux-guerres. Étudiant des matériaux d’archives inédits, l’auteur nous présente un nouveau visage du philosophe cultivant le mystère ; et éclaire ses démarches de penseur, d’exégète et d’écrivain.
Cette étude, incontournable pour la connaissance de l’oeuvre de Léon Chestov, intéressera aussi les amateurs de critique génétique, de culture russe, de philosophie.
Chez le même éditeur, de Léon Chestov
Les commencements et les fins
Spéculation et révélation
Les grandes veilles
460 pages, 16 pages d’illustrations, 55 FrsDictionnaire de la philosophie russe
sous la direction de Françoise Lesourd
Essayer de comprendre les grandes constantes de la philosophie russe, c’est abandonner certaines représentations habituelles pour un lecteur occidental – non pas découvrir une différence au sens strict, mais une autre répartition des centres d’intérêt. En 1955, Vyches-lavtsev écrivait : « Les problèmes fondamentaux de la philosophie universelle sont aussi, bien évidemment, ceux de la philosophie russe. En ce sens, il n’existe pas de philosophie spécifiquement russe. Mais il existe une manière russe d’aborder les problèmes philosophiques universels, une aptitude proprement russe à les vivre et les prendre en charge. »
Ce Dictionnaire contribue à situer la pensée russe par rapport à l’Europe, et cela dès les origines. Il fait écho à d’autres entreprises : à la monumentale Histoire de la littérature russe publiée chez A. Fayard, qui a montré que tout panorama un peu exhaustif de la culture russe ne peut ignorer sa philosophie ; au Vocabulaire européen des philosophies, qui a souligné l’apport original de la Russie sur le plan conceptuel. Mais sa visée propre est de relier les différents concepts originaux à la culture et à l’histoire qui les ont forgés. Dans la refonte de l’original russe, on s’est attaché à faire ressortir la spécificité de cette philosophie et de ses conditions d’apparition. On trouvera parfois même certains grands événements dont l’incidence sur le développement ultérieur de la pensée est indiscutable (par exemple les Décembristes).
L’ambition de ce Dictionnaire est de faire pressentir la richesse d’un domaine philosophique qui commence à se découvrir, de dépasser les jugements ou sympathies convenus, pour proposer un travail de compréhension en profondeur, offrant un nouvel angle d’approche de la culture russe.
1016 pages, 99 Frs